Il y a six ans, en été 2006, Jean-Louis accompagnait Coccinelle à l’Hôpital de la Timone, à Marseille. Elle a été plongée dans un coma artificiel. Seul Jean-Louis peut parler de cette période en connaissance de cause. On a plusieurs fois tenté de la sortir de ce coma. Chaque fois, il a fallu l’y remettre à la hâte. La dernière tentative qui fut faite semblait réussie. Jean-Louis était là. Elle fut placée dans une chambre. Sur son fauteuil, elle demanda à Jean-Louis : « C’est Marilyn, qui est là, sur le portrait accroché au mur ? » « Oui ! » dit Jean-Louis, d’autant plus affirmatif que les murs étaient nus. « Comme elle est belle ! » dit Coccinelle. « Très belle, dit Jean-Louis, mais tu es bien plus belle qu’elle ! » « Ah ! » fit-elle. Elle mourut quelques secondes plus tard. Il faut absolument que Jean-Louis consacre un peu de son temps à communiquer sur le thème : « Coccinelle et moi ».
Toute la vie de Coccinelle s’est construite sur le mythe de la star. C’est une passion qui n’a même pas été atténuée par ses sentiments amoureux, bien qu’elle ait été très amoureuse. Il ne lui est jamais arrivé de cloisonner sa vie, fût-ce en deux parties : vie publique et vie privée. Aucun de ses maris n’aurait pu se soustraire aux obligations de la publicité. De simples sorties, au restaurant ou au cinéma, tout devait déplacer beaucoup d’air. C’est de cette façon qu’elle envisageait la vie de Martine Carole, ou de Marlène Dietrich, de Marilyn Monroe ou de Brigitte Bardot, ou des grandes vedettes italiennes, sans oublier Joan Collins, ou Liz Taylor. Elle se plaçait parmi elles, et non sans raisons. Son vrai métier n’a pas été le cinéma, encore que… mais le music-hall. Elle disait d’elle-même : « Je suis une meneuse de revue. » C’était vrai. Elle a connu, dans tout ce qui peut s’appeler pays latins, du Québec à la Terre de Feu, un immense succès. Elle a en grande partie négligé l’Europe et même Paris pour savourer des années entières ses triomphes sud-américains.
Sur la plage La Sportive il y avait un attroupement qui menaçait de piétiner les lézards sur leurs matelas : Coccinelle, cible de quelques photographes, se livrait à une séance de poses. La Sportive était une plage « comme ça » et la clientèle lui était acquise.
« Coccinelle exécutait avec une exubérance de starlette et une aisance époustouflante, en bikini, toutes le figures « sexy » de cette époque mémorable. Il y avait une communication entre ce modèle, ces photographes, et même ce public, une synergie, une surexcitation contagieuse qui multipliait sa puissance d’exhibition… Je la découvrais, je la voyais évoluer, posant, séduisant, inventant son être tout en gardant une personnalité puissante et en renouvelant sa beauté d’instant en instant. Elle avait beau être fascinée par les stars qu’elle adorait, même si le maquillage de la bouche ou la coiffure pouvait rappeler l’une ou l’autre, à condition d’y penser, elle ne jouait que de sa propre envergure qu’elle amplifiait encore, qu’elle imposait… » (extrait de mon prochain livre : ‘Madame Arthur’ le tome 2 de J’inventais ma vie)
« Très théâtralement, Floridor annonça Coccinelle. Il y eut des applaudissements. Elle parut. Il se fit dans le public un silence étrange que la musique d’orchestre ne parvint pas à couvrir… Coccinelle ne bougea pas : elle s’offrait à la curiosité et à l’admiration. J’étais dans le public. Je me projetais en elle. Je jouissais par avance du bonheur d’en faire autant, c’est-à-dire de ne rien faire d’autre que m’exposer sans un geste à tous les regards, sous les feux de la rampe, parée pour paraître… » (extrait du livre déjà cité)
Coccinelle chantait bien. A Cette époque, elle préférait encore les chansons music-hall comme « Je cherche un milliardaire » ou « Avec mon p’tit faux cul ». Parfois, elle s’interrompait, parlait avec le public, toujours de la façon la plus séduisante. Elle dansait aussi sur des musiques en vogue, comme « Le tango bleu » et a même fait des stripteases qui ne ressemblaient à aucuns autres car quoi qu’elle fasse, c’était sa personnalité qui s’imposait.
En annulant la distance, on ne perçoit plus les choses de la même façon. La totale proximité, en supprimant tout mystère, modifie le regard qu’on porte sur les gens. Que j’aie vécu avec elle, dans son intimité, n’enlève rien à l’admiration que j’ai toujours eue pour elle. Galia a raison de dire : « Coccinelle a tout inventé. » Mais l’admiration ne suffit pas. Je dois lui témoigner ma reconnaissance. Elle m’a nourrie et logée gratuitement pendant toute une saison. Elle m’a donné des conseils et des encouragements qui m’ont aidée à me construire. Elle m’a servi parfois d’exemple, parfois de contre-exemple et très vite, le spectacle, le patron du Carrousel, la vie nous ont séparées. Toutes les fois que nous nous sommes revues, je lui ai toujours répété que je n’oubliais pas tout ce que je lui devais. Elle me manifestait la hâte qu’elle avait de lire ce que j’écrivais sur elle. Notre vie commune, je la raconte dans mon livre : ‘Carrousel’ le tome 3 de J’inventais ma vie, non encore édité. Même ma biographie ‘Marie parce que c’est joli’ où je chante ses louanges, elle ne l’a pas vue éditée. Adieu à mon amie trop vite disparue.
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un de mes tres bon souvenir de votre passage a lausanne en suisse .
il y a bien lomptems. merci.
jacques.
bonjour BAMBI
J ai eu plaisir a vous dans l’émission de toute une histoire
maman a une photo de vous au restaurant de son cousin
Michel ROSSELO à MARSEILLE.
J’aime votre charme et surtout votre classe
un beau parcours de vie
cordialement
Bonjour à vous, Bambi, qui m’avez laissé le souvenir d’une grande belle et distinguée jeune femme…Nous nous sommes cotoyées chez ROBERT OF PARIS, nous avons échangé quelques propos, à plusieurs reprises, vous étiez réservée, et moi, parfaitement ignorante de ces « choses »! Plus tard, en comprenant,
je vous ai admirée, pour votre courage….J’ai en 95, entrevu COCCINELLE, chez Robert, hélas, la nature avait repris ses « droits »….Bonne continuation, sur le
chemin que vous avez tracé…..Lisa
j,avais « un frère »qui a travaille avec toi ;son nom de scène,étais, »Miky white « ;j,etais avec « elle » a Cannes lorsque Coccinelle est revenue en france Via Madrid,pour monter la revue « cherchez la femme » au Crasy boy de Cannes;
ah que de bons moments ,nous avons passes ensemble .je t,embrasse
bravo pour ce merveilleux site et toutes ces belles photos. vous étes un modele d’exemple
Tres chère B. Tu sais combien elle t’aimait et t’admirait, tu es du reste la seule personne avec Edgard qu’elle ait demandée avant de mourir….. J’étais tout près d’elle les dernières années de sa vie et toi les premières c’est ce qui nous lie! Merci pour elle, merci pour nous d’avoir fait cet hommage et bravo pour ce site!!!! Gros bisous jean-louis
Bonjour Marie – Pierre,
Bravo pour votre site qui est tres beau, et un grand merci pour Monique c ‘est un bel hommage , avec votre reflet beaucoup de douceur , de gentillesse .Elle est toujours présente et il y a quelques jours elle aurait eu 81 ans , j ‘étais présente lors de son hospitalisation , merci pour elle
Mille bisous remplis de tendresse
Valérie
Merci Bambi ne me rappeler de si beaux souvenirs , j’ai connue Coccinelle a Montréal Québec en 1962 une personne qui ma bien parler d’elle c’est Jean Guida (Guilda) la dernière fois que j’ai vue Coccinelle c’est chez Arthur en 1989 . Bisous ! Marie-Marcelle xxx